Il est de ces personnes qui représentent une véritable figure emblématique, illuminant nos pensées et nous donnant l’espoir d’un monde meilleur.
« GOLDA MEIR »
À moins de n’être jamais sorti de sa chambre à jouer aux jeux vidéo, vous avez forcément dû entendre parler de cette femme exceptionnelle, au caractère bien trempé, qui fut un des piliers de la création de l’état d’Israël. Mais que savez-vous exactement de cette femme ? De ses combats ? De son histoire ? De ce qu’elle représente ?
Une femme, une juive
Golda Mabovitch voit le jour à Kiev en 1898, dans une famille nombreuse et fière de son identité juive. Elle baigne donc très jeune dans l’idéologie sioniste-socialiste, d’abord par le biais de son père, Moshe Mabovitch, un modeste menuisier et ébéniste qui militait dans des cercles sionistes-socialistes clandestins. Mais également grâce à l’éducation juive instruite par sa mère, alors qu’ils vivaient des jours sombres durant les pogroms de Russie. Pour suivre les combats de son parti, Moshe va émigrer aux États-Unis et sa famille le rejoindra deux ans plus tard.
Golda apprit donc très jeune à assumer son identité juive… mais aussi celle d’être une femme. Elle fuit son foyer à 16 ans, refusant d’être mariée de force par ses parents à un homme plus âgé, et se réfugie chez sa sœur bien-aimée, Shayna. Elle adorait sa sœur et était fascinée par les gens qui lui rendaient visite, venant de Russie ou d’ailleurs, avec son mari. Elle trouvait leurs conversations politiques bien plus intéressantes que l’apprentissage du crochet ou de la bonne étiquette d’une lady. Elle veillait tard pour les écouter, apprenant les doctrines de Hegel, Kant ou Schopenhauer, ou encore les notions de la démocratie. Et plus que tout, elle se passionnait pour le foyer national juif que les sionistes voulaient créer dans la région de la Palestine. Parmi ces nouvelles rencontres, une en particulier l’attira bien plus que les autres. C’était un homme discret, doux et cultivé de disciplines qui lui était étrangères. Il s’appelait Morris Meyerson (anglicisé Meirson) et il avait accepté de parfaire son éducation, pour leur grand plaisir. À ses côtés, Golda découvrit bien des choses dont elle ignorait jusqu’à même l’existence, comme les concerts publics, les sorties en montagne… Elle se sentait heureuse à ses côtés, si bien qu’à 19 ans, elle répondit positivement à sa demande en mariage.
« La Grand-mère d’Israël »
Ce sobriquet populaire est ce qui désigne le mieux Golda Meir.
Par ces mots, il exprime le sens même de l’existence de cette femme incroyable qui a foulé cette merveilleuse terre aux connotations bibliques : celle qui est à l’origine de la création de l’état d’Israël tel que nous le connaissons aujourd’hui.
En parallèle de sa relation avec Morris, Golda avait une autre relation toute aussi prenante : elle aimait d’un amour ardent ce qui allait être la Terre des Juifs. Elle luttait en permanence pour les droits des juifs, pour la création d’un état reconnu, si bien qu’elle fut l’une des plus jeunes déléguées au Congrès juif américain en tant que représentante de la ville de Milwaukee. En tant que sioniste pure et dure, elle émigra en Palestine et rejoignit un Kibboutz, Merhavia, avec son mari. Les débuts furent difficiles pour le couple qui décida par la suite de quitter Merhavia pour vivre leur vie de couple et futurs parents à Tel Aviv, puis à Jérusalem.
Golda Meir n’avait pas peur d’affronter les hauts dignitaires musulmans pour faire valoir les droits du peuple juif. Elle s’est elle-même rendue en Jordanie en novembre 1947 pour rencontrer le roi Abdallah et s’assurer de la bonne entente future entre les deux nations. Si, au départ, le roi jordanien semblait enthousiasmé par cette perspective, très vite des communiqués alarmistes démentent ses engagements. Alors, cette femme forte qui ne se laisse jamais démonter s’est de nouveau rendu en Jordanie anonymement, déguisée comme une musulmane, afin de confronter le roi. Celui-ci s’est montré réfractaire à ses précédentes promesses et, alors que l’état d’Israël naissait officiellement le 14 mai 1948, la guerre fut déclarée.
Pourtant, Golda n’a jamais perdu espoir et a toujours mis en avant son désir d’égalité, se rendant dans les localités arabes et les invitant à ne pas abandonner le pays, à le construire ensemble, main dans la main. Des petits pas insignifiants à l’époque qui, pourtant aujourd’hui, montre la grande dame qu’elle avait été, au vu des différents accords de paix qui émergent entre Israël et les pays du Moyen-Orient.
La vie de Golda Meir fut une succession de luttes pour le droit des juifs et de la femme. Avec son franc-parler, sa détermination et son amour pour Israël, elle finit peu à peu par monter les échelons de la hiérarchie politique. Tour à tour ambassadrice, ministre du Travail, ministre des Finances, et d’autres casquettes qu’elle finit par coiffer jusqu’à devenir Premier Ministre, elle représente à elle-seule l’ancien parti gauchiste qui était pour le partage et l’égalité des deux nations. Elle fut même en 1928 Secrétaire Générale des Moetzeth Poaloth, le Conseil ouvrier féminin de la Histadrout, qui représentait alors une forme de gouvernement de l’ombre en l’attente de la création d’Israël. Alors qu’elle a victorieusement participé à la création d’Israël et sa montée au pouvoir mondiale, son rôle de Premier Ministre et la guerre de Kippour a lentement marqué la fin de sa carrière politique, avec l’émergence notamment de conflits internes causés par la discorde entre juifs et arabes.
Une femme au pouvoir
Ben Gurion a dit une fois que Golda était le « seul homme au pouvoir ». Cette expression restée dans les esprits se voulait un compliment. Pourtant, Golda n’est pas un homme mais bien une femme et elle dit elle-même que « pour réussir, une femme doit être bien meilleure qu’un homme ». Cette phrase est l’essence même de tout ce que fut Golda : une battante, courageuse, plus intelligente que les hommes, marchant toujours droit dans ses objectifs pour la paix. Elle est la définition-même de la ligne éditoriale choisie par Golda Magazine et également son slogan.
Aux regards surpris de ses détracteurs, elle fut… Une femme qui a su montrer sa valeur en luttant pour une cause qui lui tenait à cœur. Une femme qui a su monter au pouvoir et devenir l’un des parents d’un des états les plus puissants du monde. Une femme qui a su être la toute première femme à être nommée « Dame de fer », prenant la tête d’un pays et se faisant entendre dans une congrégation composée majoritairement d’hommes. Une femme qui a su détruire les barrières imposées par une société qui se referme sur des préjugés. Une femme qui considère le féminisme comme un concept absurde et qui ne devrait pas exister car cela justifierait une inégalité des sexes. Une femme qui a su vivre sa liberté sexuelle dans les années 50. Une femme qui sait prendre les choses en mains et qui n’a pas peur de parler pour se faire entendre. Une femme qui a su devenir un véritable symbole de paix.
Qui est Golda Meir ?
Certains réactionnaires vous diront que Golda Meir n’était qu’une inculte petite campagnarde qui a su gravir les échelons par son manque de tact et son esprit trop focalisé sur les juifs. Pourtant, elle représente tout ce qui devrait être juste dans ce monde : elle représente le peuple, elle représente un pouvoir, elle représente la femme, elle représente la grand-mère, elle représente la paix, elle représente Israël.
Golda Meir fait partie de ces dons du ciel qu’on n’oubliera jamais ! Et c’est en son honneur qu’il fut décidé que nous aborderons en son nom tous les thèmes futurs qui empliront les pages de ce magazine.