ranck et Isabelle Azuelos de Unik Hotels, rédacteurs de la rubrique Voyage pour le magazine Golda, vous entraînent pour ce nouveau numéro dans l’une des destinations les plus charmante du Maroc… Essaouira.
Loin des tumultes bling-bling et du shoufou, située à environ 180 km à l’ouest de Marrakech et à 175 km au nord d’Agadir, la cité portuaire d’Essaouira se distingue par son charme fragile et authentique.
Protégée par ses remparts des alises et des embruns, cette petite perle blanche aux reflets bleus nous entraîne dans un romantisme oriental décontracté où le quotidien nous rappelle les traditions berbères de ce port, jadis nommé Mogador sous la domination Portugaise.
En fait, c’est un moment de vérité, de détente, de simplicité et surtout d’authenticité, que l’on vient chercher à Essaouira. Cette destination peut facilement se visiter en 2 ou 3 jours, mais nous vous conseillons de prendre un peu plus de temps pour vous imprégner de la douceur de vivre propre à cette destination.
La Medina
Rapidement surpris par les couleurs de la ville, le blanc nacre des maisons aux volets bleus, les portes taillées en pierre rose, ornées de faïences qui rappellent les azulejos portugais. Toujours le bleu du ciel et de la mer se mélangeant à celui de la multitude de petits bateaux de pêche qui contraste avec la couleur ocre des remparts de la forteresse d’une époque oubliée, bienvenue dans la douce atmosphère d’Essaouira !
Le ballet des burnous de couleurs chatoyantes amène une touche plaisante à l’arc en ciel des couleurs d’Essaouira, surtout en se dirigeant vers sa Médina, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2001.
Il est très agréable et très facile de se repérer dans les petites ruelles de la Médina. Vivante et authentique la Médina de la citée portuaire n’as pas attendu l’afflux des touristes pour son quotidien, les marchés sont fréquentés par les locaux qui viennent faire leurs achats surtout autour du souk Jedi et l’avenue Zerktouni.
Le charme et la beauté d’Essaouira est loin d’être immaculé. Ne vous attendez pas à voir des murs, des escaliers et des dalles impeccables. Des chiffons et vêtements qui pendent aux fenêtres, des roues de vélo dépareillées, jetés dans un coin de rue, des charrettes cassées qui attendent d’être réparées, des câbles électriques qui passent d’une façade effritée à une autre…. font paradoxalement tout le charme de cette Médina.
Les petites échoppes en tout genre, les galeries d’art, les vendeurs de tapis, les vendeurs d’antiquités, de babouches, de burnous qui colorent les ruelles. Les senteurs d’épices, d’huile d’argan, de fleur d’oranger, les parfums qui embaument les environs, font de la Médina un réel plaisir à déambuler en se laissant porter au gré des envies du moment. Ce qui est agréable et appréciable, c’est la courtoisie des marchands. Ici, pas d’agressivité commerciale, le marchandage se fait de façon détendue, décontractée, à l’image de l’atmosphère de la ville.
Voici une petite place et ses terrasses pour prendre le temps de déguster un vrai verre de thé nana (thé à la menthe fraîche) accompagné d’une douceur au miel ou d’une crêpes ou encore de l’amlou, la fameuse pâte à tartiner berbère. Il n’y a qu’ici que l’on peut encore voir ces femmes installées devant leur boutique face à une grosse meule en pierre servant à broyer les amandes grillées avec du miel, quelques gouttes d’huile d’argan et beaucoup d’huile de coude. Pour la préparation du délicieux Amlou.
Assis à la terrasse du café, on prend plaisir à voir la valse des charrettes numérotées, taxis à marchandises, poussés à la main car tout véhicule à moteur est tout simplement interdit dans l’enceinte fortifiée.
Au détour d’une petite rue où se trouvent les échoppes de bijoux artisanaux, on peut sentir un tajine ou un couscous en pleine préparation ou encore l’odeur des pains encore chauds sortis des Tabounes qui donne envie de s’attabler.
Notre regard se porte sur cette porte bleue où est inscrit à la main et à la peinture blanche « ici massage des pieds et des chevilles ». Sur une autre, accompagnée de dessins naïfs peints sur de la tôle pour appuyer le lieux, on distingue « CAFE POPULAIR ».
Les senteurs, les couleurs, les mouvements semblent plus apaisants que ceux d’autres souks plus connus du Maroc.
Les remparts
Essaouira, c’est aussi le plaisir de se promener sur les remparts de l’ancienne forteresse, en découvrant les différentes portes donnant sur la Médina. La Sqala de la Kasbah, la partie ouest des remparts, est la partie la plus belle et la plus intéressante. Elle s’étend sur plus de 200 mètres, longe l’océan, bordée d’anciens canons espagnols tournés vers la mer, pour la défense de la citadelle, à une époque lointaine où la piraterie était encore bien présente sur les mers.
L’histoire des remparts portugais de Mogador, de la forteresse Castelo Real construite en 1506 par les portugais, comptoir maritime commercial clef du Portugal, fut détruite au 18ème siècle par Mohamed II et remplacer par la Scala del mar construite par l’architecte français Théodore Cornut.
Il est à noter, pour les passionnés de Game of Thrones, qu’Essaouira et ses remparts ont servi de lieu de tournage pour l’un de ses épisodes de la série culte.
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