Barfo, cheville ouvrière dans l’accueil des Yézidis en France
Née en Arménie, Barfo est arrivée en France en 2005 avec sa famille yézidie. En 2015, la jeune femme de 31 ans décide d’ouvrir une association culturelle pour faire découvrir sa communauté d’origine aux Français et venir en aide aux réfugiés. Elle reçoit chez elle des familles fuyant l’Irak, 80 familles se sont installées à Evreux, 60 à Reims mais 180 à Angers. A Grenoble, Lyon ou encore Forbach aussi, des familles sont accueillies. Barfo les a aidées dans les démarches administratives pour obtenir un permis de séjour longue durée, trouvé des psychologues quand il y en a eu besoin, a mis en place des ateliers d’apprentissage du français pour les enfants. Elle est heureuse de constater que certains jeunes Yézidis installés en France depuis quatre ou cinq ans ont même entrepris des études de médecine. « Pour les adultes, c’est plus compliqué de s’intégrer professionnellement. » Barfo donne de son temps pour les siens également en jouant les traductrices lors d’interview et est allée rendre visite à des réfugiés dans les camps du Kurdistan irakien. « Il y avait beaucoup de douleur. De les voir vivre dans ces conditions-là, cela m’a retourné le cœur. » Pendant une interview qu’elle a traduite pour GOLDA magazine, elle a confié « moi je ne pouvais pas leur poser des questions sur ce qu’ils ont vécu là-bas. C’est trop dur. » Elle a pèleriné à Lalesh, lieu saint des Yézidis, en 2018. « J’adore les voyages, mais pour moi, c’était très intense, je ne peux expliquer ce que j’ai ressenti là-bas. C’est le plus bel endroit du monde. Moi aussi, quand ce sera sécurisé, je rêve d’aller m’y installer. »
Retrouvez le dossier complet sur les Yézidis dans le magazine GOLDA numéro 2 disponible en kiosque.