« S’il n’y a pas d’émotion, s’il n’y a pas un choc, si on ne réagit pas à la sensibilité, on ne doit pas prendre de photo. C’est la photo qui nous prend »
Henri Cartier-Bresson

Impossible de dire si c’est Bruno Zerdoun alias Eliyahoo qui a su prendre LA photo ou bien si c’est elle qui l’a pris.
Son histoire n’est pas de celles où le protagoniste connaît dès son enfance une révélation sur l’avenir qui l’attend. Mais c’est sa collection Rabbibi qui nous a intrigué.
Né à Paris, notre artiste part vivre aux Etats-Unis et connaît là-bas une reconversion professionnelle. Auparavant importateur dans la décoration, c’est « grâce » à sa crise de la cinquantaine, qu’il décide de prendre un tournant à 180 degrés et commence à s’intéresser à la photographie, et à toutes ses composantes.
« J’avais la réussite matérielle, mais pourtant je n’étais pas épanoui »
Tout a commencé avec l’achat d’un appareil photo. S’ensuivent alors des cours de photographie, et l’excitation de la nouveauté, d’apprendre. La photo devient vite une passion.
« Soit il y a des couleurs intéressantes et contrastées, soit c’est du noir et blanc. Mais dans ce cas-là ce sera plus pour des portraits. Si on enlève les couleurs qui distraient l’œil, dans le cas où la couleur n’apporte pas de valeur ajoutée, on peut se focaliser sur l’essentiel »
Johanna Berrebi : Comment as tu-eu cet attrait pour la photographie ?
Bruno Zerdoun : C’est une succession de déclics. J’avais auparavant rencontré un photographe de renommée importante, Daniel Siboni.
Aussi je suis tombé sur un article sur un nouvel appareil photo que Sony venait de sortir. Je ne comprenais pas toutes les techniques et spécificités dont ils parlaient.
Si j’aimais déjà prendre en photo mes enfants, je ne comprenais pas comment je ne connaissais pas ces fonctionnalités. J’ai alors décidé de prendre un cours de photographie et j’ai compris par le biais de ce cours que même à cinquante ans on peut encore apprendre des choses.
Johanna Berrebi : As tu une signature particulière pour tes photos ?
Bruno Zerdoun : Maintenant oui, c’est l’authenticité et le naturel qu’apporte la street photo. Mais à mes débuts on me reprochait de ne pas avoir un style propre, des agents notamment me disaient qu’avoir une signature reconnaissable était plus vendeur. Or je ne peux pas juste guider mon œil en fonction des revenus potentiels de mes photos.

Tant mieux si je vends certaines de mes images mais je ne me suis pas mis à la photo pour m’enrichir. Je préfère cent fois tirer spontanément le portrait naturel d’une femme, non maquillée avec des bigoudis sur la tête que faire un shooting avec une model « sur-apprêtée » qui prend des poses clichés et artificielles.
Aujourd’hui j’arrive à intégrer le côté vrai de la rue à un shooting commercial par exemple et finalement c’est une valeur ajoutée indiscutable. J’en ai fait un récemment à Chinatown pour une marque de prêt à porter féminin : le client réticent au départ a finalement été ravi.
Johanna Berrebi: Parle nous de ta collection phare Rabbibi, qui met en lumière des religieux dans des cadres urbains ?
Bruno Zerdoun : Rabbibi est est une contraction de rabbi et habibi. Cette collection remonte à 2015, un jour où je me baladais près de chez moi et où je rencontre mon rabbin, en semaine, habillé avec un jean déchiré, des baskets New Balance aux pieds : stylé !
Au fil de la discussion je l’interroge si cela le dérange que je le shoote habillé de façon orthodoxe dans un cadre qui ne l’est pas du tout, à Miami : Wynwood (C’est un quartier réglementé, avec des artistes qui viennent peindre). De cette séance, ce rabbin à reçu une photo imprimé sur de l’aluminium avec une plaque de plexi pour faire ressortir les couleurs. De cette photo ressortira le début d’un feedback positif sur mon travail.


En 2017, Un 2e shooting a lieu, avec un autre rabbin (roux) dans un décor background.
Mais c’est en 2019, chez des amis musiciens et producteurs, Bruno Zerdoun a déjà commencé à évoluer dans la religion. Discussion autour du judaïsme, et taquineries. Arrive le sujet des « barbus ». Ils parlent d’ouverture d’esprit, des mouvements issus de la hassidout : les Habad et les Breslev. Bruno raconte ses shootings photos et leur montre les résultats issus de ses deux séances, ce qui laisse ses amis sans voix. Il réalisera ce soir là sa première vente. Le début de la Success Story de cette série.
Tous les vendredis, il poste un message de Chabbat chalom sur sa page Facebook qui suscite de l’engagement. Très vite, ses amis et leurs entourages sont touchés.
Apres beaucoup de temps à rechercher le support idéal (par souci du détail), Bruno choisit d’apposer son art sur du papier métallique (fabriqué en Allemagne) où il contre – colle sa photographie. Il sélectionne ensuite un imprimeur à la Baule en Bretagne. Un temps de recherche considérable pour optimiser son art tel qu’il le perçoit dans sa tête.
Article complet dans le numéro Golda Magazine
C’est sur cette faim/fin, que l’artiste se retire… Néanmoins il est déjà possible de consulter ses œuvres sur ses sites internet ou sur son instagram. Si vous croisez un « rabbibi » dans un salon, sachez qu’un Bruno Zerdoun se cache derrière!
https://www.eliyahoo.art/story

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