AVEC ANDRÉ AZOULAY, L’HISTOIRE RENCONTRE LE PRÉSENT ET ÉPOUSE L’AVENIR. SES PAS INSCRITS DANS CEUX DE SAMUEL SUMBAL, L’UN DE SES GLORIEUX PRÉDÉCESSEURS LUI AUSSI SOUIRI, ET CONSEILLER DU SULTAN SIDI MOHAMED BEN ABDALLAH, CE NATIF D’ESSAOUIRA AURA ŒUVRE AVEC SUCCÈS À LA RENAISSANCE DE SA VILLE NATALE QUI LUI DOIT D’AVOIR RETROUVÉ SON LUSTRE, ELLE QUE L’OUBLI AVAIT ENSEVELIE SOUS LA POUSSIÈRE DU TEMPS.
Né à Essaouira quand celle-ci s’appelait Mogador, André Azoulay n’a pas oublié. Il n’a pas oublié une enfance où Juifs et Musulmans vivaient une proximité signée du sceau de l’exception et de la résilience. D’où la centralité du dialogue des cultures dans son engagement. Avec Katia, son épouse, il a fait de la renaissance d’Essaouira le défi de sa vie. Grâce à la puissance de leur rêve commun, la Cité des Alizés est devenue le navire-amiral d’un aggiornamento judéo-musulman qui avait déserté tous les autres rivages. Dans la modernité de cette dynamique enracinée dans la Culture et portée par l’Art de créer sont nés à Essaouira le Festival Gnaoua et Musiques du Monde (1998), le Printemps Musical des Alizés (2001) et le Festival des Andalousies Atlantiques (2003), seul festival au monde à mettre en scène et à faire chanter ensemble chanteurs, poètes et musiciens Musulmans et Juifs exprimant de concert la permanence et la profondeur de leur patrimoine commun.
Le militantisme dans l’âme
André Azoulay n’a jamais cessé d’être un militant. Un militant habité par sa marocanité, une marocanité construite sur une identité forgée par la convergence de son judaïsme avec les civilisations berbère et arabo-musulmane. Engagé très tôt, André Azoulay l’a été. D’abord au sein du Mouvement National Marocain puis, ensuite, en créant en 1974 à Paris, « Identité et Dialogue », un mouvement d’intellectuels juifs séfarades au sein duquel pour la première fois, des voix juives se sont élevées pour appeler à une paix juste et durable entre les peuples israélien et palestinien vivant côte à côte dans deux Etats égaux en droits et en dignité. Après une longue et brillante carrière à Paris au sein de la Banque Paribas (1967-1990) cet engagement connaîtra son point d’orgue avec la nomination d’André Azoulay comme Conseiller des Rois Hassan II (1991-1999) et Mohammed VI depuis 1999. En charge des Affaires Économiques et Financières, André Azoulay a notamment contribué à la mise en oeuvre du programme de réformes appliquées avec succès par le Royaume du Maroc depuis le début des années 90, pour promouvoir le rayonnement international du Maroc et pour faire de l’investissement privé national et international le moteur de la croissance de l’économie marocaine. Profondément impliqué dans la consolidation et l’élargissement du partenariat euroméditerranéen, il a apporté chaque fois que nécessaire sa contribution au suivi des processus de paix au Moyen-Orient et à la consolidation d’une culture du respect et d’une confiance partagée entre Islam et Judaïsme. Membre fondateur du Groupe de Haut Niveau des Nations Unies pour l’Alliance des Civilisations, A. Azoulay a présidé la Fondation Euro-méditerranéenne Anna Lindh (2008-2015), et préside aujourd’hui la Fondation des Trois Cultures et des Trois Religions (Séville) ainsi que l’Institut Pierre Mendès France (Paris) et la Fondation Edmond Amran El Maleh (Rabat).
Membre de l’Académie Royale du Maroc, de l’Académie Royale d’Espagne pour les Sciences économiques et financières, André Azoulay est Commandeur dans l’Ordre du Trône (Maroc). Il est également titulaire des plus hautes distinctions qui lui ont été décernées par la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Portugal, le Brésil, l’Argentine et le Mexique.
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