En vous promenant dans le quartier branché de Neve Tsedek à Tel Aviv, au détour du 58 rue Shazabi, vous n’avez pas pu passer à côté de la superbe galerie d’Art de Moshé Tarka. Sculptures géantes, style ethnique, portraits de femmes africaines, peintures sombres non sans rappeler les visages mystérieux de Modigliani, un tel éclectisme ne peut qu’inviter à la curiosité concernant l’artiste derrière l’œuvre et c’est ainsi que nous découvrons Moshé Tarka, autodidacte, ne se réclamant d’aucune école artistique, sans aucune influence ou inspiration préexistante autre que sa culture, son histoire et son identité israélienne.
natal à l’âge de 3 ans lors de la douloureuse opération Moïse via le Soudan pour rejoindre Israël comme des milliers d’autres éthiopiens. Si tous n’auront pas la chance de rejoindre la terre promise, la famille de Moshé gagne Kiriat Arba où il bénéficiera d’une bonne intégration au Merkaz Klita, d’une enfance heureuse loin dit-il des préjugés et préjudices endurés par la communauté éthiopienne d’aujourd’hui.
Malgré un environnement éloigné du monde de l’Art, Moshé développe très tôt un sens artistique et un goût prononcé pour la nature, pallie à son ennui en dessinant intuitivement dès l’âge de
8 ans et à 17 ans, à l’âge où les autres peinent à gérer leur manque de sentiment d’appartenance, il y parvient grâce à sa perception différente des choses en produisant ses premières œuvres insolites et uniques inspirées par son histoire et son intégration à la société israélienne.
Et c’est la complexité de cet homme tout à la fois artiste de la rue, nouvel immigrant, noir et juif, éthiopien en terre d’Israël qui séduit, en 2008, le jury du concours des jeunes artistes à Ashdod. Tarka remporte le premier prix mais surtout les encouragements du président du jury qui n’est autre que Yona Fisher, le conservateur du musée d’art de Tel Aviv, qui le convainc que ce qu’il fait est vraiment de l’Art, qu’il doit continuer à développer son propre langage, unique en son genre, sans influence extérieure…
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